Date :
F4017, F4030
Description physique :
2 cassettes audio Durée : 52 min
Description :
Jean-Pierre Olivier De Sardan et Claire Bidart interrogent le Grand prêtre de la communauté d’Ayou sur la pratique du vaudou et les cultes de possessions. Il se nomme Avanon Houidé. Dans cet entretien qui se déroule au Palais royal, sont évoqués des cas de transe ainsi que le rapport avec les divinités dans la communauté. Il évoquera également les différentes cérémonies publiques et leurs significations. Il explique le Vodoun traditionnel et les nouveaux Vodoun. A Ayou, la divinité ancestrale est Ava. Celle-ci a un époux - le grand prêtre - et une épouse nommée Yademe. Concernant la possession ou, autrement dit, « lorsque Ava vient sur la tête », c’est seulement la femme qui peut se faire posséder, l’homme ne pouvant pas l’être ou dans de très rares cas : par exemple s’il y a une calamité ou une maladie, dans ces cas-là on consulte le Fa (ndlr : art divinatoire au bénin). Ava est une divinité protectrice de la communauté qui permet à la fois d’aider pendant les guerres, les famines ou encore les maladies. Habituellement, fin août début septembre, il y a un tam tam annuel en son honneur qui dure neuf jours et neuf nuits. Cette cérémonie est aussi la marque du début des plantations de maïs et de la période où la divinité peut se reposer et retirer sa ceinture de guerre. Néanmoins, depuis les restrictions apportées par la révolution béninoise, cette cérémonie n’est plus célébrée et de plus il n’y a pas eu de catastrophe nécessitant la venue de Fa. Ava appartient à toute la communauté, et décide parmi les hommes et les femmes de celle-ci qui elle veut épouser. Toute personne est susceptible d’être choisie. Le rôle du grand prêtre est de faire des offrandes à la divinité ancestrale pour qu’elle apporte la paix, protection et fertilisation. Concernant la venue des nouveaux Vodoun dans la communauté, il faut demander une permission avant d’en implanter un. Ensuite, il faut bénir la divinité car sinon, celle-ci risque de ne pas fonctionner ou d’être discréditée. Le règlement n’est pas le même pour les nouveaux ou pour les traditionnels vodoun : l’un est dicté par le prêtre, l’autre existe déjà depuis de nombreuses années. De plus, les nouvelles divinités ne prennent pas d’épouse et on ne tape pas le tam-tam ; il y a des cérémonies ponctuelles, implantées dans certains endroits ou dans le temple sacré. Puisqu’il n’y a pas d’épouse, il n’y a pas non plus de cas de possession ; cela se manifeste par des prières et des offrandes. Il existe aussi une cérémonie dite préventive, de vaccination, où il y a un grand sacrifice à la frontière d’Ayou afin de renvoyer le malheur. Ensuite, le prêtre explique que dans un sens, « la colonisation n’est pas une mauvaise chose » car l’arrivée des français a libéré de la tyrannie du Roi. Il voulait “saccager la communauté” d’Ayou et exerçait une forme de contrôle social. Une autre cérémonie est évoquée, celle de construction du "mur" : l’homme le plus âgé (car c’est celui qui a le plus d’autorité) vient "donner le premier coup" pour construire le mur, l’eau étant apportée par des jeunes filles pubères et vierges. Lorsque la communauté est impure, il faut faire cette cérémonie : il s’agit d’une confession publique (cette cérémonie est surtout organisée pour les femmes). Par exemple, si une femme a eu une relation avec un autre homme, elle le dit en public et le pardon se fera ; c’est identique pour les hommes. Mais si la personne ne se confesse pas, la divinité ancestrale peut les frapper et les faire mourir. Le chef religieux et le chef de la communauté participent aux réunions publiques et doivent s’entendre pour les règles à édicter et à respecter ou non. Enfin, Avanon Houidé explique que lorsqu’un décès survient, on en informe le prêtre qui cessera alors de se nourrir jusqu’à ce que le corps du défunt soit enterré. De plus, les visites au temple, les offrandes et les sacrifices seront proscrits jusqu’à la cérémonie de purification qui suivra et qui durera cinq jours.
Ancienne cote :
F4017, F4030
Caractéristiques matérielles et contraintes techniques
:
qualité du son moyenne.
Information sur le traitement :
analyse documentaire de Blandine Garde, février 2021.
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