Calames

MMSH-PH-5488 Un grand prêtre du culte vaudou décrit les différentes cérémonies rituelles à Ayou, au Bénin

Date : 1986-03-15
Description physique : 1 cassette audio. Durée : 19 min.
Description : Au début de l'entretien, le grand prêtre, vaudoun de Sakpata, qui semble très âgé, décline son nom que les enquêteurs vont transcrire en écriture phonétique. Il est écrit ainsi sur le boîtier de la cassette audio de l’enregistrement : Agunxwehunge. Jean-Pierre Olivier de Sardan et Claire Bidart demandent au témoin quelles cérémonies sont réalisées ici chaque année pour Sakpata. Tout d’abord, le prêtre évoque la grande cérémonie réunissant tous les adeptes chaque année. Les offrandes à la divinité (dont un cabri) vont permettre l’envoi de bienfaits au pays. Ce tam-tam annuel, qui se nomme [houitaron], est accompagné de danses et dure neuf jours. Il existe également d’autres cérémonies. Par exemple, lorsque le maïs de la première récolte mûrit vers juin ou juillet, les adeptes se réunissent pour un rituel expiatoire qui dure environ 24 heures, de la veillée à la cérémonie du lendemain. Les adeptes sont ainsi lavés de toutes les fautes qu’ils ont pu commettre au cours de l’année. Ils apportent en offrande à la divinité poulets et haricots. La cérémonie s’appelle [Diaroro]. Il n’y a pas de possession à l’occasion de cette cérémonie mais uniquement lors du tam-tam annuel. Ensuite, il évoque la cérémonie qui a lieu à l’occasion de la sortie des adeptes du couvent et qui dure neuf jours. Par exemple, une femme qui est stérile viendra se confier au vaudou et celui-ci lui permettra d’avoir un enfant. Celui-ci sera destiné à être épouse du vaudou. Ce sont ces enfants que l'on met au couvent qui bénéficieront d’un tam-tam lors de leur sortie, en dehors de celui annuel. Une autre cérémonie se nomme [honguiba], qui signifie “action de casser la porte”. Lorsqu’une jeune fille sort du couvent, et avant qu’elle ne se marie, une cérémonie sans possession est organisée, avec son futur mari. Des offrandes telles que cabri, poulet, haricots ainsi que des étoffes pour la jeune fille sont apportées par les adeptes. Le prêtre accompagne la jeune femme au couvent pour la libérer de la divinité. Néanmoins, la règle est que les époux n’auront pas de relations le jour de la semaine (qui est de quatre jours) consacré à cette divinité. Puis, Jean-Pierre Olivier de Sardan questionne le grand prêtre sur l’existence de cérémonies qui auraient pu exister avant l’arrivée des européens et qui n’existeraient plus aujourd’hui. Il explique alors qu'à l’époque de ses pères et grands-pères, les cérémonies pouvaient avoir lieu librement, à tout moment de l’année, mais aujourd’hui, du fait d’une autre organisation politique, la période des cérémonies est règlementée et toutes les célébrations doivent avoir lieu durant cette période. Auparavant, il pouvait exister des cérémonies de protection pour les personnes se rendant à la guerre, afin de les rendre invulnérables. Cela n’existe plus aujourd’hui. L’enregistrement s’interrompt après que le grand-prêtre ai expliqué qu’autrefois, le roi d’Allada, en accord avec celui d'Abomey, organisait la cérémonie des grandes coutumes à Allada et qu’à cette occasion les adeptes invités participaient aussi bien sur le plan financier que sur le plan rituel.
Ancienne cote : F4051
Caractéristiques matérielles et contraintes techniques : qualité du son bonne.
Information sur le traitement : analyse documentaire de Annick Boissel, mars 2021.
Auteur : Olivier de Sardan, Jean-Pierre (1941-....)
Bidart, Claire
Grand prêtre Agunxwehunge
Sujet : Rites et cérémonies
Sakpata (divinité africaine)
Disciples
Sacrifice
Récolte
Abomey (Bénin)
Pureté rituelle
Régimes politiques
Monarchie
Lieu de production : Ayou (Allada, Bénin)

Rappels sur les conditions d'accès et d'utilisation des documents : Les enregistrements sonores peuvent être écoutés sur place, à la phonothèque de la MMSH à Aix-en-Provence sous réserve des autorisations accordées par les enquêteurs. Pour chaque corpus sonore, les règles d'utilisation et de diffusion sont particulières, en fonction des règles juridiques et éthiques qui auront été spécifiés par les informateurs et les enquêteurs. Cet inventaire reprend parfois des informations personnelles. Conformément à la loi n°78-17 "Informatique et Libertés", vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant en ligne sur ce site.
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