Date :
1938-2007
Langue :
français, anglais
Description physique :
Le fonds, d'un métrage linéaire d'environ 1.20 mètre linéaire, contient aussi 7 VHS, 1 K7, 1 CD, 4 DVD, 8 badges et 1 sac en toile.
Organisme responsable
Bibliothèque Universitaire d'Angers
5 rue Le Nôtre
49045 Angers cedex
Tél. 02 44 68 80 14
bu.univ-angers.fr/contact
site web de la bibliothèque d'Angers
Description :
Les archives de Raymonde Gérard concernent son activité de militante lesbienne et féministe du début des années 1970 jusqu'à la fin des années 2000, même si certains documents conservés sont antérieurs. On trouve essentiellement des documents retraçant le fonctionnement et les activités de la Coordination Lesbienne en France, qui deviendra plus tard, la Coordination lesbienne nationale, du Collectif national pour le droit des femmes, de l'association amiénoise Femmes en marche pour l'an 2000. Ce fonds comporte aussi des dossiers et de la documentation constitués par Raymonde Gérard, des cassettes VHS, des cassettes audio, des CD-Rom, des DVD, des badges et un sac en toile.
Classement :
Le classement est basé sur quatre grandes catégories : les associations, les coordinations, les rencontres et manifestations, la documentation. Pour chacune d'entre elles, l'ordre chronologique a été respecté. Raymonde Gérard ayant classé distinctement ses photographies et sa médiathèque, il a été choisi de ne pas les intégrer dans les dossiers papiers, dans le respect des fonds.
Producteur du fonds ou collectionneur :
Raymonde Gérard
Biographie ou Histoire :
Histoire : Raymonde Gérard est née le huit août 1936 à Roye dans la Somme. Elle est la quatrième enfant d'un père cheminot et d'une mère au foyer. Destinée au métier de couturière, elle décide tout de même d'entrer au lycée d'Amiens comme le lui a conseillé sa professeur de français. Elle obtient le baccalauréat en 1956, à l'âge de 20 ans.
Elle se marie dans la foulée et donne naissance à deux filles. Cependant elle continue ses études de lettres à Lille, tout en assumant son rôle maternel.
En 1962, elle obtient le CAPET et enseigne le français à la cité scolaire d'Amiens. Puis elle intègre l'IUT comme professeure de Techniques d'Expression, où elle restera jusqu'à sa retraite.
Elle divorce en 1979 et s'investit dans l'action du MLAC d'Amiens pour le droit à la contraception et à l'avortement.
Elle se découvre alors homosexuelle mais elle n'intègre pas les mouvements de lesbiennes radicales qu'elle trouve trop intransigeantes.
C'est en 1990 qu'elle fonde l'association amiénoise lesbienne Les Immédianes, avec quelques-unes de ses amies. Elles réfléchissent alors à la défense des droits lesbiens.
Six ans plus tard, elle participe à la création de la Coordination lesbienne nationale où elle anime avec Jocelyne Fildard, la Commission lesbophobie. Elles rédigent le dossier sur la lesbophobie en France, pour sensibiliser les élus aux discriminations et violences homophobes.
Dans le même temps, elles représentent la Coordination lesbienne en France (CLF) au Collectif national pour les droits des femmes, créé en 1997 à Paris.
Sa militance converge alors plus vers les droits des femmes en général, notamment avec La marche mondiale des femmes de l'an 2000, contre la pauvreté et les violences subies par les femmes. À Amiens, elle décide de diffuser les revendications féministes du CNDF en créant l'association FEM 2000, en 1999.
Aujourd'hui, elle est secrétaire de l'association CIBEL (Compagnie des insoumises, baladines, enthousiastes et lesbiennes) à Paris et membre de l'association amiénoise Femmes solidaires.
Lieux : Raymonde Gérard est née à Roye dans la Somme. Elle réside jusqu'à présent dans la ville d'Amiens. Elle y a exercé sa profession de professeure de techniques d'expression et elle s'est engagée dans des associations picardes et amiénoises. Mais elle s'est aussi investie dans des associations nationales domiciliées à Paris. De plus, elle s'est rendue à Pekin en 1995 pour le forum des femmes et à Genève, en 2004, pour une conférence de l'ONU.
Fonctions et activités : Raymonde Gérard a été professeure de français puis professeure de techniques d'expression à Amiens. Elle a créé deux associations amiénoises, à savoir Les Immédianes et FEM 2000. Elle a participé à la CLF (Coordination lesbienne en France) et a représenté cette dernière au CNDF (Collectif national pour les droits des femmes). Aujourd'hui, elle est secrétaire de l’association CIBEL (Compagnie des insoumises, baladines, enthousiastes et lesbiennes) à Paris et membre de Femmes solidaires à Amiens.
Nom des collectivités, des personnes ou des familles associées : La CLF (Coordination lesbienne en France), le CNDF (Collectif national pour les droits des femmes), FEM 2000, Immédianes, pour ce qui est des associations les plus présentes dans le fonds.
Description de la relation : Raymonde Gérard est bénévole dans ces associations.
Dates de la relation : Du début des années 1970 à la fin des années 2000 selon les associations concernées.
Curriculum Vitae rédigé par Raymonde Gérard – décembre 2013 (texte brut)
GERARD Raymonde
Naissance, famille, études, carrière
Née le 8 Août 1936 à ROYE (Somme)
Quatrième d’une famille de cinq enfants dont le père était chef de gare à Beuvraignes (80) et la mère au foyer. Celle-ci, nantie du Brevet élémentaire, fut une éducatrice aimante et avisée pour ses enfants.
1950 – 1956 :
Études à Amiens (80) d’abord au Collège technique section habillement, puis au petit Lycée et au grand Lycée. Obtention du Baccalauréat Lettres et Philo avec mention.
Septembre 1956 – Juin 1962 :
Mariage en 1956 et naissance de 2 filles en 1957 et 1960 – Divorcée en 1980 Études de Lettres à Lille et obtention du CAPET en 1962.
Septembre 1962-1996 :
Carrière de Professeure Certifiée de Lettres à LENS (62) puis à AMIENS au Lycée Technique Edouard Gand (Septembre 1964-1968) et ensuite à l’IUT département GEA.
Engagement féministe et lesbien
Naissance et développement d’une conscience féministe : 1955 – 1979
À l’adolescence déjà, l’inégal partage des tâches ménagères entre garçons et filles me paraissait injuste. À cela s’est ajoutée la lecture du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir qui m’a ouvert les yeux sur la culture patriarcale qui réduit les femmes aux rôles de séductrice, d’épouse et de mère et justifie la domination et les violences masculines par des préjugés misogynes et prétendus naturalistes.
Vinrent le mari, gentil mais peu aidant, les fillettes à élever tout en étudiant, puis l’enseignement à assurer : la double journée, j’ai vite compris que c’était pour moi, l’épouse, non pour lui, le mari.
Malgré cet accaparement, je dressais l’oreille aux nouvelles qui me parvenaient via la radio, la télévision et la presse. Le dépôt de gerbe à l’Arc de triomphe, en l’honneur de la femme du soldat inconnu, m’a frappée par l’audace des initiatrices, mais le mot d’ordre de la Grève des femmes m’a échappé… Isolée dans ma ville, le bouche-à-oreille des militantes parisiennes ne me parvenait pas. Leur perturbation des États généraux de Elle le 19 Novembre 1970, commentée par Le Monde, a cependant attiré mon attention, entre autres le thème de la division sexuelle du travail…
C’est en 1971-1972 que je me suis intéressée de plus près au droit des femmes à disposer de leur corps. Le Manifeste des 343 salopes ayant avorté, paru dans Le Nouvel Obs., puis le procès de Bobigny gagné par Gisèle Halimi défendant Marie-Claire et sa mère, accusées pour avortement, m’ont motivée pour prendre un abonnement au journal de l’association Choisir grâce auquel j’ai pu suivre avec attention les revendications des féministes « réformistes » et les premières avancées obtenues.
Premiers pas dans l’engagement féministe : 1979 - 1981
Mon engagement proprement dit a commencé en 1978-79 quand j’ai répondu à l’appel d’un groupe d’Amiénoises pour la création d’une « maison des femmes » sur Amiens.
Avec elles, j’ai participé aux actions du MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception) dans ma ville, ainsi qu’à la grande manif (30000 femmes) pour le maintien de la loi Veil sur le droit à l’IVG, le 5 octobre 1979 à Paris.
Sur Amiens, notre lieu de Femmes se résuma à une pièce dans une maison associative où nous débattions des sujets d’actualité féministe avec des vidéos à l’appui comme Histoire d’A. et des contacts avec la presse locale (Le Courrier Picard...).
Virage lesbien et premiers pas dans l’engagement lesbien/féministe (1981-1997)
Découverte du lesbianisme radical (1981-83) : Quand notre lieu amiénois se ferma après deux ans d’existence, j’ai suivi les quelques lesbiennes du groupe en scission, profitant de leurs contacts parisiens pour aborder la pensée des lesbiennes radicales dont la référence majeure était Monique Witting et deux de ses textes : « On ne naît pas femme » et « La pensée Straight ». Quoique devenue lesbienne, je n’ai pu adhérer au projet du Front radical lesbien, celui-ci ayant pris ses distances par rapport aux féministes.
En 1990 création à Amiens des Immédianes, association lesbienne/féministe non-mixte que j’ai animée avec quelques amies de 1990 à 2000, pour accueillir des homosexuelles venues de Lille, Reims, Paris, Rouen, etc.
Outre la convivialité offerte, c’est un militantisme lesbien/féministe qui s’affirma pour faire connaître la culture lesbienne (cinéma, littérature romanesque et engagée, beaux-arts) et pour défendre la liberté d'exister et les droits des lesbiennes. Cet engagement rejoignit celui d’associations similaires pour la création en 1997 de la Coordination lesbienne nationale renommée CLF (Coordination lesbienne en France).
Engagement conjoint dans le CA de la Coordination lesbienne, dans celui du Collectif national pour le droit des femmes (1997 – 2007) et dans l’association Cibel 1999-2014.
Au sein de la CLF, j’ai coanimé avec Jocelyne Fildard la commission Lesbophobie et me suis particulièrement investie dans la rédaction du dossier sur « La lesbophobie en France » comprenant une description et une analyse des actes et propos lesbophobes ainsi qu’une proposition de loi pour sanctionner ces atteintes. Ce document a servi de support pour nos démarches auprès des personnalités politiques et des membres du gouvernement pour rendre visibles les lesbiennes et leur double discrimination comme femmes et homosexuelles.
Au sein du CA du Collectif national pour le droit des femmes créé en 1997 à Paris, j’ai siégé comme représentante de la Coordination lesbienne avec Jocelyne Fildard. Cette participation a permis l’émergence progressive d’une solidarité tangible entre hétéro/féministes et lesbiennes/féministes avec une convergence des luttes contre les violences et discriminations sexistes et lesbophobes et pour l’égalité entre hommes et femmes, hétéros et homosexuelles.
Cette coopération s’est concrétisée notamment par un investissement commun dans la Marche mondiale des femmes de l’an 2000 contre la pauvreté et les violences sexistes.
Forte de son réseau lesbien et féministe, la CLF a pu tenir son premier colloque à la Mairie de Paris sur la visibilité des lesbiennes, le 19 mai 2007, et réitérer cette initiative en 2010 à l’occasion des 40 ans du Mouvement des femmes pour leur émancipation.
Secrétaire du bureau de Cibel, association lesbienne/féministe née en 1999 *, membre de la CLF et de la CLEF*, j’ai contribué à la vie conviviale et militante de ce petit groupe dont la dernière manifestation publique fut la pose d’une plaque à la mémoire de la féministe d’avant-garde Madeleine Pelletier, rue de Gergovie à Paris, le 8 mars 2012.
*membre de la CLF et de la CLEF (Coordination du lobby européen des femmes, section française)
Engagement féministe sur Amiens : 1999-2005
Pour diffuser les revendications du CNDF auprès de féministes amiénoises j’ai suscité, en 1999, la création sur Amiens de l’association féministe Femmes en Marche pour l’an 2000 et plus. Sa première initiative fut de remplir un bus pour participer aux manifestations de la Marche mondiale des femmes le 17 juin à Paris et le 14 Octobre 2000 à Bruxelles et dénoncer ainsi la pauvreté et les violences subies par les femmes au plan local et mondial. Des réunions publiques s’ensuivirent pour sensibiliser l’opinion sur des problèmes récurrents : Discriminations et injures sexistes, viols, violences conjugales, esclavage moderne, harcèlement, prostitution, menaces sur l’IVG, inégalités professionnelles, difficile accès à la parité en politique etc.
Aujourd’hui je reste fidèle à mon engagement lesbien et féministe comme secrétaire de l’association Cibel à Paris et membre de la section amiénoise de Femmes solidaires.
Fait à Amiens, le 16 décembre 2013
Raymonde Gérard
Provenance :
Les archives étaient conservées au domicile de Raymonde Gérard à Amiens. Cette féministe a décidé de les donner à l'association Archives du féminisme qui les a déposées au Centre des archives du féminisme (CAF). Créé en 2000 au sein de la bibliothèque universitaire d'Angers par une convention de partenariat entre l'association Archives du féminisme (présidée par Christine Bard) et l'université d'Angers, le CAF est l'un des trois principaux lieux de collecte et de sauvegarde des archives féministes en France, aux côtés de la bibliothèque Marguerite Durand (BMD) et de la bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC). Raymonde Gérard a apporté les archives elle-même jusqu'à l'université d'Angers qui est le lieu dépositaire de ces archives.
Modalités d'entrée dans la collection :
Les archives sont déposées au Centre des archives du féminisme à l'université d'Angers, en février 2013. Raymonde Gérard a rédigé une lettre d'intention de don à l'association Archives du féminisme. Le contrat de dépôt entre l'association Archives du féminisme, présidée par Christine Bard et le président de l'université d'Angers, a été signé en décembre 2013.
Accroissements
:
Il n'y a pas d’accroissement à prévoir.
Caractéristiques matérielles et contraintes techniques
:
Ce fonds comporte des cassettes VHS, des DVD, des cassettes audio et des CD-Rom qui demandent du matériel spécifique pour pouvoir être consultés. Les affiches pliées sont assez fragiles.
Conditions d'accès :
Archives privées.
L'ensemble du fonds est consultable sur place, sans restriction
Conditions d'utilisation : Les photographies sans flash sont autorisées, après signature d'un engagement spécifique.
Documents en relation :
Sources complémentaires au Centre des archives du féminisme :
Archives association La CLEF (Coordination du lobby européen des femmes) (21 AF)
Archives association MLAC (Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception) (10 AF)
Archives association UFCS (Union féminine civique et sociale) (16 AF)
Autre instrument de recherche :
Ce répertoire numérique détaillé a été établi en décembre 2013. Il est disponible en version papier au bureau d'information de la BU d'Angers. Il est mis en ligne sur le
site web de la BU, dans la rubrique Fonds d'archives.
Bibliographie :
Ouvrage sur la Coordination lesbienne en France (CLF): :
Coordination lesbienne nationale, Invisibilité visibilité des lesbiennes : Actes du colloque organisé par la Coordination lesbienne en France, Hôtel de Ville de Paris, samedi 19 mai 2007
Ouvrage sur le féminisme :
:
Bard, Christine. Dir., Les féministes de la deuxième vague, Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2012
Bard, Christine. Dir., Contraception, avortement : les mobilisations à Rennes pour la liberté de procréer. Histoire et mémoire des groupes locaux du Planning familial, de Choisir et du MLAC (1965-1975) / L. Porée, Angers : université d'Angers, 2013
Presse féministe :
:
Ligue communiste révolutionnaire, Cahiers du féminisme, de la fierté lesbienne et gay, Paris : Édition de la Taupe Rouge, Paris, 1998.
Information sur le traitement :
Ce répertoire numérique détaillé a été rédigé par Marion Ferrer, étudiante en Master 1 « Métiers des archives », sous la direction de France Chabod et de Bénédicte Grailles en décembre 2013.
Evaluation et tris
:
Il a été choisi de retirer tous les doublons papiers ainsi qu'une K7 audio qui ne fonctionnait pas, dans un but de gain de place.