PON Fonds Francis Ponge

Biographie ou Histoire :
Après une enfance partagée entre Caen et Nîmes, Francis Ponge part pour Paris où il suit des cours de rhétorique et reçoit la meilleure note de l’académie en philosophie pour une dissertation sur L’art de penser par soi-même en 1915. L’année suivante, il publie son premier sonnet dans la Presqu’île no 4 en prenant le pseudonyme de Nogères. Il mène par la suite des études de droit et de philosophie mais ne parvient pas à obtenir ses diplômes. En 1918, il est mobilisé à Falaise mais contracte une maladie qui le contraint à partir en convalescence. Il rédige alors La Promenade dans nos serres. En parallèle, il s’inscrit au parti socialiste.
En 1922, sa réflexion sur le langage prend forme et le mène à « vouloir s’exprimer » au-delà des mots. Il se conforme alors à l’idée du poète Lautréamont pour lequel le poète peut changer le langage grâce à la connaissance qu'il en a. Ponge prend alors le parti de créer des « définitions-descriptions » dans une forme poétique nouvelle qui aboutit au Parti pris des choses de 1942. Parallèlement, Francis Ponge fréquente le milieu artistique de son époque en côtoyant des peintres tels que Braque, Picasso et Fautrier, auxquels il consacre des essais. Dans les années 1930, il publie aussi plusieurs articles de réflexion sur le langage et la langue française. Par la suite, Ponge éprouve des difficultés à se faire publier. Proêmes ne verra le jour qu’en 1948. L’auteur continue alors sa réflexion sur le langage qui aboutit à La Rage de l'expression en 1952. Il montre avec ce recueil que la poésie ne saurait avoir de fin.
En 1965, Francis Ponge fit encore parler de lui avec son essai Pour un Malherbe qui lui valut des critiques soutenues tant du côté de la gauche auquel il a toujours appartenu, que de la droite qui ne reconnut pas son rapprochement à l’illustre poète. Cet essai soutient les théories de Ponge sur le langage en s’appuyant sur les idées de Malherbe. Il reprend autant l'idée du renouveau du langage que celle de l’échec du discours qui pour lui est inévitable. L’art poétique de Francis Ponge a beaucoup marqué le XXe siècle par la nouveauté de sa réflexion sur le langage, même si durant sa vie celle-ci n’a pas toujours été saisie ou reconnue.