Calames

EHESS 317 EHE 1-128 ISAMBERT François-André

Date : 1940-2013
Description physique : 37 boîtes dimab (12,33 ml).

Organisme responsable
Humathèque Condorcet
10 cours des Humanités
93322 Aubervilliers Cedex
Téléphone : 33 (0)1 88 12 08 80
archives.humatheque@campus-condorcet.fr
Site web du Campus Condorcet

Description : Fonds collecté en juillet 2016 par l’équipe du service des archives de l’EHESS (Magalie Nié, Naomi Russo, Caroline Fosse), avec l’aide de Yamina Irid et Nicolas Veysset (Centre de recherche historique-CRH de l'EHESS), au domicile de François-André Isambert et de Viviane Isambert-Jamati à Montrouge.
Classement :
Plan de classement :
1) Formation, carrière et vie privée
2) Recherche et enseignement : sociologie religieuse, Philippe Buchez, sociologie de la connaissance et histoire de la sociologie, éthique médicale et bioéthique, paupérisme et exclusion sociale
3) Etudiants et collègues de François-André Isambert
4) Engagement politique
5) Production documentaire : fichiers, livres, tirés-à-part, articles
Producteur du fonds ou collectionneur : Isambert, François-André (1924-2017)
Biographie ou Histoire :
Décédé à l’âge de 92 ans le 18 février 2017 à Bagneux, François-André Isambert était le dernier des membres fondateurs encore en vie du Groupe de sociologie des religions créé au CNRS en 1954 par le juriste Gabriel Le Bras et animé par Henri Desroche. Ce groupe s’est fait connaître à travers sa revue, les Archives de sociologie des religions, devenue Archives de sciences sociales des religions à partir de 1973. Également membre actif pendant une trentaine d’années de la Revue française de sociologie fondée par Jean Stoetzel, Isambert fait partie de cette génération d’après-guerre qui a reconstruit la sociologie en lui conférant l’assise d’une discipline universitaire à part entière. Moins présente dans l’espace public que celle de ses proches collègues comme Pierre Bourdieu, Alain Touraine ou Edgar Morin, l’oeuvre d’Isambert appartient aux classiques sur les questions relatives au sacré, à la morale et à l’éthique. La rigueur conceptuelle, la précision historique et la réflexion critique sur le statut du savoir caractérisent son parcours.
François-André Isambert est né à Coblence en 1924 où son père assurait alors le secrétariat de la Commission interalliée pour le territoire de la Rhénanie. Son ancêtre homonyme fut jurisconsulte et avocat de l’abolition de l’esclavage sous la Monarchie de Juillet. Après ses études à Paris (Janson-de-Sailly) puis à Lyon pendant l’Occupation, l’étudiant de khâgne embrasse la cause de la Résistance aux côtés des réseaux d’étudiants chrétiens. Il s’engage en 1944 dans la Première Armée qui libère l’Alsace. Agrégé de philosophie en 1947, il enseigne à Besançon, marié avec Viviane Jamati, future sociologue du travail féminin puis de l’éducation. Comme nombre de philosophes engagés dans le mouvement de l’histoire, Isambert se tourne vers la sociologie et devient assistant de Georges Gurvitch à la Sorbonne. Préoccupé par le fossé entre le monde ouvrier et le christianisme, il se rapproche de Gabriel Le Bras qui le recrute au CNRS. Son premier essai, Christianisme et classe ouvrière (1961) prend la mesure statistique des écarts tout en apportant par l’histoire des nuances au schéma de la déchristianisation du monde. Sa thèse d’État, De la charbonnerie au saint-simonisme. Etude sur la jeunesse de Buchez (1966) et Buchez ou l’âge théologique de la sociologie (1967), ouvre ainsi, à travers la figure méconnue de Philippe Buchez (1796-1865), une fenêtre sur les interrelations entre le catholicisme, le socialisme et la science du social. Professeur de sociologie à Lille puis à Nanterre, et enfin élu en 1971 directeur d’études à la 6e section de l’École pratique des hautes études (devenue EHESS en 1975), ses recherches et son enseignement le conduisent au centre des débats internationaux sur la sécularisation des sociétés occidentales. Revenant aux thèses de l’école durkheimienne sur la nature sociale du sacré, il décrypte les mécanismes de l’efficacité symbolique des rituels transformés, notamment après les réformes de Vatican II : Rite et efficacité symbolique. Essai d’anthropologie sociologique (1979) et Le sens du sacré. Fête et religion populaire (1982). Observateur attentif des « situations à propositions profuses », comme il le dit à propos des débats sur la contraception et l’avortement, il créée à partir des années 1980 un laboratoire de sociologie de l’éthique dédié entre autres à l’étude des justifications et des litiges qui accompagnent tout processus biomédical engageant le corps, la vie et la mort : manipulations génétiques, don d’organes, assistance à la fin de vie, etc. La généalogie de la bioéthique qu’il entreprend avec ses correspondants américains (Renée C. Fox) l’amène à mettre au jour le rapport expérimental à l’humain au même titre que Michel Foucault avait exploré la dimension clinique de la médecine. Dans son livre bilan De la religion à l’éthique (1992), il vise moins un improbable remplacement du religieux par l’éthique qu’une attention renouvelée aux références métaphysiques investies dans le débat public sur le statut du vivant. En cela sa pensée riche en nuances nous prévient contre tout étonnement face aux résurgences passionnelles d’aujourd’hui au nom de la « post-vérité ». Peu à l’aise dans les tâches croissantes d’organisation de la recherche malgré diverses responsabilités prises au plus haut niveau, il a cependant formé quelques chercheurs qui se réclament de son héritage exigeant, notamment Patrick Pharo, spécialiste des questions morales, et Simone Bateman, analyste des pratiques biomédicales à controverses, sans parler des sociologues des religions qui telle Danièle Hervieu-Léger se réfèrent à lui. Ses derniers travaux d’épistémologie critique sur la réduction des sciences à leur socialité, sur les traductions fautives de Max Weber ou sur le coefficient moral de la théorie économique de John Maynard Keynes témoignent de la curiosité universelle de cet auteur (notice réalisée par Pierre Lassave).
Provenance : Fonds en provenance du domicile de François-André Isambert et de Viviane Isambert-Jamati ; un pavillon situé à Montrouge, dans la banlieue Sud de Paris. Les documents se trouvaient dans le bureau de François-André Isambert, à l'étage du pavillon. D'après une description de Pierre Lassave, si les bibliothèques du sociologue étaient organisées par auteurs et thèmes, les archives étaient empliées en tas dans les bibliothèques, sur et sous le bureau, dans un état d'inorganisation avancé. De ce fait, le fonds est très inégal dans sa composition et fragmentaire pour certaines de ses composantes. Certains dossiers sont dans état de "vrac" relatif, que nous avons sciemment conservé (dans la partie 2 en particulier, "recherche et enseignement")
Modalités d'entrée dans la collection : Don au Service des archives de l'EHESS pour une conservation au Grand équipement documentaire du Campus Condorcet.
Accroissements : Fonds clos.
Conditions d'accès : Communication libre, sous réserve des dispositions prévues par la loi pour le respect de la vie privée et conformément aux dispositions du code de la propriété intellectuelle pour leur exploitation (mention de la lettre de don).
Conditions d'utilisation : Réutilisation dans le respect des droits d'auteur (Code de la propriété intellectuelle).
Citer sous la forme : Fonds François-André Isambert. Humathèque Condorcet. Cote EHESS 317 EHE.
Documents en relation : La bibliothèque de François-André Isambert a aussi fait l'objet d'un don à l'Humathèque. Les archives des membres du Groupe de sociologie des religions (GSR) ont fait l'objet d'une collecte et d'une conservation supervisée par Pierre Lassave, chercheur émérite au Centre d'études en sciences sociales du religieux (CESOR, UMR EHESS-CNRS), entre 2017 et 2019. Fonds complémentaires conservés à l'Humathèque : Gabriel Le Bras (196 EHE), Jacques Maître (301 EHE), Jean Seguy (299 EHE). Le fonds Henri Desroche est actuellement en cours de collecte par le service des archives de l'EHESS et il sera aussi conservé à l'Humathèque. Enfin, le fonds Emile Poulat est conservé à la Bibliothèque Julien Gracq, Institut d'études avancées de Nantes (IEA).
Bibliographie :
Pierre Lassave (dir.), Cinq vies de recherche. À la naissance des Archives, Archives de sciences sociales des religions, Hors-série, 2020, 228 p., Paris, EHESS. Pierre Lassave, La sociologie des religions. Une communauté de savoir, Paris, EHESS, coll. « En temps et lieux », 2019, 408 p., Avec une préface de Danièle Hervieu-Léger.
Information sur le traitement : Instrument de recherche et encodage réalisés par Goulven Le Brech, responsable du service des archives du Grand équipement documentaire du Campus Condorcet
Evaluation et tris : Seuls les documents en doublons au sein d'un même dossier ont été éliminés
Producteur du fonds ou collectionneur : Isambert, François-André (1924-2017)
Commanditaire : Campus Condorcet (Aubervilliers). Humathèque Condorcet
Sujet : Isambert-Jamati, Viviane (1924-2019)
Gurvitch, Georges (1894-1965)
École pratique des hautes études (Paris)
École des hautes études en sciences sociales (Paris)

Si vous voyez cette page, c'est probablement que vous utilisez un navigateur Web (ou une version) qui ne supporte par certaines normes Web.
Nous vous conseillons de mettre à jour votre navigateur ou de choisir un navigateur comme Firefox.
Si le problème persiste, merci de nous informer en indiquant le nom et la version de votre navigateur à : https://stp.abes.fr/node/3?origine=calames/